La ∞° vie d’EingAnjea

 

 

 

 

 

 

Présentation : Helena Stang

 

 

 

Tous les documents qui se rapportent à la « 8° vie d’Einganjea » ont été retrouvés parmi les papiers que Nael di Faella laissa derrière lui après qu’il eut, en 2038, définitivement quitté la terre pour Énantia. Il s’agit d’une découverte étonnante : on ne comprend pas de prime abord comment cette œuvre a pu entrer en possession de Nael di Faella sans passer par l’intermédiaire de Raymond Lumley et/ou d’Harald Langstrøm, qui n’auraient à coup sûr pas manqué d’en faire état s’ils en avaient eu connaissance.

La seule hypothèse que je puisse formuler à ce sujet est que, lorsqu’il se familiarisait encore avec le fonctionnement de la tranéï installée, avec l’aide de son femme, dans leur maison du Jøssingfjord, Nael di Faella rendit visite à Irma Waybourne et Ève de Poitiers bien des années avant que Raymond Lumley ait eu l’occasion de rencontrer cette dernière ; et que, pour des raisons qui restent à définir, Ève et Irma décidèrent de confier à Nael di Faella les documents originaux se rapportant à cette « 8° vie parallèle » — qui se réfère à une problématique existence qu’elles auraient vécue « aux antipodes de tous les instants présents », et aux antipodes en particulier de leur état de fusion dyadique qui se trouve décrit dans : Sans substance absolument.

Il est à noter qu’Ève de Poitiers ne fit à aucun moment allusion à cette « 8° vie d’EingAnjea » au cours des longs échanges qu’elle eut, durant les années 1999-2003, avec Raymond Lumley. Il est vrai qu’elle n’a jamais non plus parlé à celui-ci de ces deux « petites œuvres » que sont : Étoiles circulaires, et : Pour toi ma chérie. Faut-il une fois encore expliquer ce silence par un désir obstiné d’attribuer à Irma Waybourne l’entière maternité d’EingAnjea ? Comme pour : Étoiles circulaires, et : Pour toi ma chérie, toutes les ébauches de : ∞. Au carrefour du néant, sont en effet (à l’exception du « plan du cube » : intersection to nothingness) rédigées en français, ce qui corrobore fortement l’hypothèse de Raymond Lumley selon laquelle Ève de Poitiers serait en réalité la principale auteure d’EingAnjea.

La tonalité générale de : ∞. Au carrefour du néant, dont « l’action » se situe dans l’asymptote extrême du temps cosmique, est assez différente de celle de leurs autres « vies parallèles ». La situation qui s’y trouve décrite précède l’apparition d’EingAnjea/AnjeiNgana, ce personnage composite qui figure dans : 0. Sans substance absolument, et correspond à l’ultime (ou archétypale) transition menant à la dissolution dans le néant (qui est peut-être un état d’indifférenciation de l’être, ce que la philosophie ancienne appelait la matière première) des « Grands Esprits démiurgiques », les habitants primordiaux du Temps du Rêve.

 

 

 

0. Titre 8

 

 

 

 

Face 7

 

 

7-1. A l'approche de l'effraie

 

 

7-1. nu

 

 

7-2. nu

7-2. Au droit fil de la fleche

 

 

 

 

Face 8

 

 

8-1 Aux lisieres de l'apnee

 

 

8-1. nu

 

 

8-2. nu

 

 

8-2. Etancher l'epuisement

 

 

 

Face 9

 

 

9.1. Eteindre l'innomine

 

 

9-1. nu

 

 

(Fragments poétiques manquants)

 

 

9-2. Embleme sans titre

(Ébauche d’un emblème sans titre)

 

 

 

Écusson

 

Ecusson

 

 

 

Le poème : ∞. Au carrefour du néant, est demeuré inachevé. Les 6 faces extérieures du cube qui le structure font entièrement défaut, tandis que, des 3 faces intérieures, deux sont complètes, tandis que la rédaction de la troisième a été brusquement interrompue lorsque, tous ses cryptoglyphes ayant été tracés, EingAnjea voulut, par l’entremise d’Ève, rédiger les 8 éclats poétiques destinée à leur correspondre.

Le blocage se manifesta à l’instant précis où, après avoir écrit :

tombent les fondations du verbe
lève un ciel qui ne sera pensé

ne pas dire le nom,

il lui fallut décider s’il fallait :

énoncer le dire du non-dit
ne pas énoncer le dire du non-dit

Il s’avéra qu’il était impossible de faire l’un ou l’autre. Mais si l’on n’énonce pas ce dire, que peut-on énoncer d’autre ? — C’est pourquoi ce dire, n’étant pas dit, mit un terme à toute énonciation.

Et l’emblème destiné à conclure ce tableau de fragments, laissé à l’état d’ébauche, n’a pas reçu de devise.

 

 

Brouillons

 

 

Plan du huitieme cube

 

 

Texte face 7-1

 

 

Texte face 8-1

 

 

Texte face 9-1

Brouillon pour la face 9

 

 

Les deux écritures manuscrites qu’on observe dans ces documents ne sont pas celles d’Irma ou Ève. Faut-il y voir des spécimens des « écritures automatiques » qui apparaissaient peut-être sous leur plume lorsque elles se trouvaient, au cours de leurs transes, sous l’influence d’Eingana et d’Anjea ?

Aucun élément matériel ne vient ni étayer ni réfuter cette conjecture.

 

 

1

 

 

Les 9 faces Cube 0 - 2

Écriture d’Irma (plan du cube de Sans substance absolument)

 

 

Plan du huitieme cube

Écriture présumée d’Eingana

 

 

2

 

 

Couverture 1

Écriture d’Ève

 

 

Texte face 9-1

Écriture présumée d’Anjea