Raymond Lumley, 2029
Irma Waybourne demeura jusqu’au bout convaincue qu’à l’occasion de sa disparition durant le mois de février 1940, son esprit avait été transféré dans le Temps du Rêve, et que pendant trois jours, son corps — sans doute dissimulé dans une anfractuosité du rocher — était demeuré en état de catalepsie profonde. Bien des années plus tard, à l’occasion tout d’abord de ses rêves nocturnes, puis de ses excursions psychiques dans des vies parallèles, les circonstances de son périple dans l’au-delà lui revinrent peu à peu en mémoire — ce qui incidemment lui permit comprendre pourquoi elle était revenue à elle (ou avait réintégré son enveloppe corporelle) totalement amnésique : sa personnalité de 1940 ne pouvait pas assimiler l’expérience à laquelle elle avait été si inopinément et si brutalement confrontée[1].
Les rêves qu’elle fit tout d’abord l’envahirent comme s’ils venaient de l’extérieur, et eurent pour conséquence de focaliser son attention sur la mythologie aborigène, en particulier sur les deux couples d’Esprits tutélaires qui jouent un rôle crucial dans Merriblinte : la dyade de Myndie et Bidju d’une part, celle de Bunjil et Waa d’autre part, — et plus généralement, sur le concept de Temps du Rêve (DreamTime), qui s’avéra tout à fait déterminant.
Irma Waybourne
Irma Waybourne élabora graduellement, à l’occasion de ses rêves puis grâce à l’assistance d’Ève de Poitiers, sa conception des rapports qu’elle aurait, durant sa disparition, noués avec le Temps du Rêve ; et ces méditations amenèrent le couple d’amantes à se remémorer plusieurs de leurs vies communes, non pas exactement passées ou futures, mais « parallèles », c’est-à-dire se déroulant sur des mondes auxquels elles accédaient par l’intermédiaire du Temps du Rêve, lui-même essentiellement intemporel — ces vies étant par ailleurs attribuées à des entités mythologiques nommées Eingana et Anjea, deux Esprits démiurgiques et tutélaires dont elles seraient ici-bas des représentantes ou des porte-parole. Il s’agit de vies inspirées, dont la création/remémoration peut être comparée aux expériences que font aujourd’hui encore de très nombreuses personnes par le truchement de l’Odradek attrafractaire.
Il se trouve que ce dispositif, créé par Dénoshay Énaïva il y a un demi siècle, joua un rôle déterminant dans la reconstitution de ce qui était arrivé à S-21, un artiste de rue cambodgien, lors de son séjour en Énantia. Malheureusement, la valeur anecdotique et informative des descriptions contenues dans les textes rédigés par Harald Langstrøm et Smilla Glemminge-Olsen à cette occasion — les seuls témoignages quelque peu détaillés dont nous disposons aujourd’hui[2] concernant l’archipel énantien d’Espénié — demeure invérifiable.
Bien que l’état de transe dans lequel se trouvaient les deux femmes lors de leurs voyages initiatiques ne dût rien aux mélopées de l’Odradek attrafractaire, et tout à l’influence hypnotique des poèmes d’EingAnjea, il est de même impossible de déterminer de manière certaine sur quel socle de réalité repose la vaste fresque d’existences oniriques encryptées dans les cryptoglyphes, les éclats poétiques et les emblèmes d’EingAnjea. Seule demeure la réalité avérée de la mystérieuse disparition, en février 1940, d’Irma Waybourne à Hanging Rock.
Ève de Poitiers
Temps vacants, savoirs retrouvés
L’objectif principal de Merriblinte est d’expliciter, à l’aide d’une théogonie/cosmogonie mettant en scène une constellation d’Esprits démiurgiques et tutélaires, la raison d’être des règles de mariage qui auraient (?[3]) été en vigueur au sein des tribus Wurundjeri avant l’arrivée des premiers colons britanniques dans la région de Melbourne. On remarque cependant, dans ce récit mythologique, de nombreuses indications qui, très certainement, nourrirent les méditations subséquentes d’Irma Waybourne : Son esprit, si du moins l’on en croit EingAnjea, aurait été happé et comme séquestré, durant les trois longues journées que dura sa disparition de 1940, par la bouche d’ombre qui relie Merriwollert (Hanging Rock) à Blintebrewit (le Rocher des Étoiles, un lieu situé dans le Temps du Rêve) :
Dans la tourmente levée par [la] chute [de Myndie],
le Rocher des Étoiles fut arasé,
Et Korweinguboora,
qu’on appelle aujourd’hui Hanging Rock,
se transforma en un étrange
et magnifique ouvrage
de rocs noirs, gris et dorés,
qui devint la première porte
unissant les rêves, unissant les mondes.
Merriblinte, p. 10
Dans le recueil poétique d’EingAnjea, il est de même souvent question d’interférences entre notre monde matériel et le Temps du Rêve : Irma (alias Eingana) et surtout Ève (alias Anjea) y sont souvent décrites comme étant les gardiennes d’un « portail » qui permet de se rendre, avec plus ou moins de facilité, d’un monde à l’autre[4].
De tels passages entre les mondes, éparpillés à travers les siècles et les continents, semblent avoir été nombreux. En font partie le monolithe du Vigelandspark et le grand cercle de Stonehenge ; il y aurait aussi la tour Eiffel et les mystérieuses Serres de pierre de : Par le retour compliqué du semblable[5]. À ceux-là s’ajoutent deux (ou trois) sites naturels — de ce point de vue comparables à la formation rocheuse de Hanging Rock : une île volcanique perdue dans une mer sans nom, ainsi qu’une vallée profondément encaissée dans un massif montagneux, canyon qui bizarrement se superpose à des paysages sub-océaniques abyssaux. Empruntant ces structures d’origine naturelle ou humaine, des esprits venus d’autres espaces et d’autres temps voyagent de monde en monde après avoir transité par le Temps du Rêve.
Ces portails entretiennent d’autre part une relation métaphorique (dont la nature me reste, je dois le reconnaître, indéchiffrable) avec les éléments « figuratifs » d’EingAnjea — emblèmes et cryptoglyphes —, qui permettaient aux esprits d’Irma et Ève de se projeter, en des sortes de transes, au sein de quelques uns de ces univers surréels. Ainsi l’apparition d’un portrait de Diane de Poitiers, la favorite du roi Henry IV de France, associé à la tour Eiffel telle qu’on pouvait la voir durant sa construction, met en rapport celle qui prit très tôt le pseudonyme d’Ève de Poitiers avec le Paris de la fin du XIXème siècle, où s’installèrent les deux poétesses anglo-saxonnes Natalie Barney et Renée Vivien, associées elles aussi aux deux Esprits du Temps du Rêve, Anjea (alias Ève de Poitiers) et Eingana (alais Irma Waybourne). Le caractère métaphorique de ce rapprochement se trouve renforcé par le fait que le poème : Danse des mortes au point du jour, auquel appartient cet emblème, se déroule, non dans le Paris du début du XXème siècle, mais dans une sorte de futur parallèle, sans connexion directe avec le monde que nous connaissons — Paris s’y trouvant décrit comme une métropole agonisante, presque totalement désertée.
EingAnjea, Danse des mortes au point du jour, emblème 3-1
Les « vies parallèles » d’Irma et Ève ne correspondent donc pas à des réincarnations (ce terme étant entendu dans son sens ordinaire d’existences que les deux femmes auraient menées, sous d’autres apparences et d’autres identités, à différentes époques du passé historique de la terre). Bien plus, dans EingAnjea, ces vies sont attribuées, non aux deux êtres humains que furent Irma Waybourne et Ève de Poitiers, mais à Eingana et Anjea, deux Esprits tutélaires originaires du Temps du Rêve. Elles se déroulent en des lieux et des temps autres que ceux dont nous avons effectivement connaissance : lorsqu’elles appartiennent à ce qui semble être le passé, elles contredisent sur de très nombreux points en effet les données historiques auxquelles nous avons accès. Ainsi l’épisode dit des serres de pierre, se déroule dans un Bruxelles dont il n’existe aucun équivalent sur terre ; et l’épisode ayant pour cadre le grand cercle de Stonehenge se réfère à une protohistoire qui ne correspond absolument pas à ce que nous savons de l’origine et de la signification culturelle de ce monument mégalithique.
Références mythologiques
Les deux œuvres dont se compose Merriwollert sont tellement disparates qu’on pourrait aisément se convaincre qu’elles ne sont pas l’œuvre d’un même auteur. Tout comme Merriblinte cependant, le noyau central d’EingAnjea (0. Sans substance absolument) a pour cadre l’amas de Hanging Rock, et nous donne une version de ce qui s’y passa lorsque Irma y fut retenue prisonnière durant les trois jours que dura sa disparition : cette explication, par ses références au Temps du Rêve et au mystérieux Esprit composite nommé EingAnjea = AnjEingana, établit une continuité avec le mythe relatif au peuple aborigène des Wurundjeri, développé dans Merriblinte.
Bidju porté par Myndie
Mais EingAnjea, peut-être à cause de l’intervention d’Ève de Poitiers, fait preuve d’une ambition beaucoup plus vaste que Merriblinte, œuvre de la seule Irma Waybourne : s’il semble bien s’agir au départ de combler la lacune qui s’ouvrit dans la vie d’Irma, cet énigmatique recueil nous introduit à pas moins de sept « vies parallèles » conjointement menées par Eingana (Irma Waybourne) et Anjea (Ève de Poitiers) dans diverses dimensions de l’espace et du temps.
Dans Merriblinte, il n’est nullement question d’Eingana/Anjea : les principales entités mythologiques originaires du Temps du Rêve y sont, d’une part le couple formé par Myndie le serpent arc-en-ciel et Bidju le planeur sucre, d’autre part celui formé par Bunjil l’Aigle et Waa le Corbeau. Inversement, ces quatre Esprits tutélaires n’interviennent en aucune manière dans EingAnjea ; Ève de Poitiers n’eut ainsi aucun rapport direct avec eux, et leur introduction dans l’univers onirique d’Irma Waybourne semble bien avoir été l’œuvre exclusive de « Ninggalobin »[6].
Bunjil l’aigle et Waa le corbeau
Trois figures mythologiques apparaissent dans EingAnjea : ce sont Eingana et Anjea, dont Irma et Ève sont en quelque sorte les ayant-droits pour tout ce qui concerne les vies parallèles auxquelles cet ouvrage se réfère, et de Nargun, dont le rôle s’avère déterminant dans les deux vies qui se déroulent « aux pieds de la tour Eiffel » (2. Danse des mortes au point du jour), et dans le cadre « des serres de pierre » (5. Par le retour compliqué du semblable).
Selon la mythologie australienne, Anjea préside à la réincarnation individuelle des âmes, ce qui fait d’elle un Esprit tutélaire liée à la maternité. Eingana en revanche est essentiellement démiurgique : créatrice et sustentatrice de la vie, aussi bien animale qu’humaine, elle préside à la conception d’espèces entières, comme le firent, dans Merriblinte, le couple totémique formé par Myndie/Bidju. Dans la lignée de cette distribution des tâches créatrices, Anjea-Ève devient ainsi la gardienne privilégiée des portes qui permettent aux amantes de se projeter dans le Temps du Rêve, et peut-être aussi dans d’autres vies parallèles communes. De son côté, Eingana-Irma est avant tout une créatrice — et son domaine de prédilection ayant été, à en croire Ève, non celui de l’enfantement, mais de la poésie inspirée.
La dyade Eingana/Anjea joue de plus un rôle essentiel dans les rapports de « cousinage » qu’Irma et Ève entretinrent avec Renée Vivien et Natalie Barney, deux poétesses anglo-saxonnes qui vécurent dans le Paris du début du XXème siècle ; deux amantes « étrangères » apparaissent en outre dans leur vie parisienne : Liane de Pougy, qui fut, sinon l’initiatrice de Natalie Barney dans l’amour des femmes, du moins celle qui l’introduisit dans les salons littéraires parisiens, et Hélène de Zuylen de Nyevelt, qui joua un temps auprès de Renée Vivien un rôle protecteur et stabilisateur, quasi maternel mais par trop exclusif. Ces deux amantes étrangères sont présentées, dans EingAnjea, comme des émanations d’un seul et unique Esprit totémique ambivalent : Nargun — une entité biface qui incarne à elle seule le troisième côté du classique triangle amoureux[7].
Eingana
Témoignage d’Ève de Poitiers (extraits)
1
« Dans la mythologie australienne, Anjea est un esprit de la fertilité. Sa tâche consiste à façonner les corps des fœtus à partir de la poussière des champs avant de leur insuffler l’esprit et de les placer dans la matrice des femmes. En réalité, il ne s’agit pas de nouveaux-nés créés à partir de rien, mais d’âmes en souffrance qui, après leur mort physique, se trouvent dans un état intermédiaire entre l’existence et la non existence. La tâche d’Anjea consiste à leur donner un nouveau corps, pour qu’ils puissent une nouvelle fois venir au monde qui scrute.
« Anjea se réfère ainsi à Merriblinte, avec toutes ses histoires de maternité et de filiation. Et cela n’aurait pas dû faire d’elle l’égale d’Eingana, une divinité créatrice d’espèces vivantes pérennes, non d’êtres épisodiques, d’individus noyés dans la chaîne des générations. Irma cependant a toujours prétendu que c’était moi, Anjea, la gardienne des portes, qui avais permis sa première prise de contact avec le Temps du Rêve, et que, sans moi, rien n’aurait été possible. Et sans avoir jamais voulu en démordre, elle ajoutait que pour cette raison nécessairement, un jour, je l’abandonnerais. »
[…]
« D’un autre côté, j’étais celle qu’on aime, celle qu’on désire, celle qui pouvais devenir mère… Je tenais en main les fils de l’existence et du destin. C’est pour cela, disait-elle, qu’Eingana redoutait de me voir échapper à son emprise. Une idée qui dans les premiers temps me semblait tellement bizarre, tellement dénuée de fondement ! — Et puis, je me suis rendu compte que je n’y étais moi-même pour rien, qu’il s’agissait d’une réminiscence personnelle d’Irma, d’une angoisse incontrôlée dont l’origine était très ancienne, antérieure même à ce qui lui était arrivé à Hanging Rock. De là le fantasme que je n’avais pas de mon côté besoin d’elle pour continuer à être, que j’aurais pu sans elle poursuivre le cycle de mes incarnations parallèles, continuer à vivre à travers les âges et les mondes.
« Dans le Temps du Rêve du coup, Eingana dépendait elle aussi d’Anjea : elle la pourchassait, en tant que femme et en tant qu’Esprit, parce que celle qu’elle aimait détenait, croyait-elle, toutes les clés, parce qu’elle n’avait qu’à travers elle accès à sa propre existence, sans que la réciproque fût vraie. »
L’autre visage d’Eingana : Natalie Barney — L’autre visage d’Anjea : Renée Vivien
2
« C’est dans ce contexte qu’apparaît Nargun.
« Le/la Nargun est un esprit spécifique des Gunaï, et son lieu d’enracinement est une grotte dissimulée par une chute d’eau de la rivière Mitchell. Il s’agit d’une créature mi-humaine mi-rocheuse, une sorte de croquemitaine aussi féroce qu’invulnérable ; Nargun dévore les enfants qui s’aventurent dans sa tanière.
« Cependant la Nargun est un esprit qui, dans sa polarité féminine, préside aux cérémonies d’initiation des jeunes filles, ce qui fait de son antre aquatique un pendant de Hanging Rock au pied duquel se pratiquaient, à l’époque des Wurundjeri, des cérémonies initiatiques réservées aux jeunes hommes. »
[…]
« Irma était particulièrement sensible au contraste psychologique et moral existant entre ces deux peuples, les Wurundjeri et les Gunaï. Or le couple Eingana/Anjea était à ses yeux, clairement et comme par une nécessité préalable, lié à Hanging Rock, c’est-à-dire à la tribu des Wurundjeri. Et Nargun, celle au profit de qui j’allais tôt ou tard la trahir, était l’Étrangère, l’Autre, celle qui se rangeait du côté des Gunaï, près desquels se trouvait sa grotte. D’ailleurs Nargun était, conformément au registre des angoisses secrètes d’Irma, bisexuelle, une orientation qu’elle abhorrait profondément. Et peut importait que, dans la réalité qui était la nôtre à Melbourne, aucune Nargun jamais ne soit venue s’immiscer entre nous. »
[…]
« Il fallait bien qu’Irma découvrît quelque part, dans au moins un monde parallèle, un avatar de Nargun, afin que la menace qu’elle redoutait si puissamment se concrétise dans la réalité, afin de condenser en quelque sorte la possibilité de mon passage à l’acte. C’est là qu’intervient cet étrange quatuor parisien de Danse des mortes au point du jour qui, du point de vue du Temps du Rêve, se contracte en un trio : entre Natalie Barney et Renée Vivien (qui sont des échos indirets de nous-mêmes) surgit le couple Liane de Pougy/Hélène de Zuylen, toutes deux bisexuelles (bien qu’essentiellement lesbiennes) et qui, dans EingAnjea, sont les deux visages de Nargun. »
Deux des visages de Nargun : Liane de Pougy et Hélène de Zuylen de Nyevelt
3
« Irma avait été frappée, lorsqu’elle s’intéressa à l’histoire passée de l’Australie, en particulier à celle de la région de Hanging Rock et de Melbourne, que les Wurundjeri (ou plus exactement le peuple des Kulin) avaient pratiquement toujours opté pour une attitude d’hospitalité, d’alliance, et en tout cas de coexistence pacifique avec les colonisateurs, tandis que les Gunaï, qui occupaient la région située à l’est de la future ville de Melbourne, se méfièrent très tôt de ces envahisseurs surgis de nulle part, et défendirent autant que faire se pouvait leurs terres et leurs biens face à un adversaire qui, malheureusement, jouissait d’une écrasante supériorité militaire.
« Pour cette raison, les rapports entre Wurundjeri et Gunaï n’étaient pas au beau fixe. Ou peut-être était-ce parce qu’elles n’étaient pas au beau fixe que ces deux peuples adoptèrent des attitudes contraires face aux envahisseurs.
« Nous nous sommes longuement demandé, Irma et moi, quelle attitude les Aborigènes auraient pu, ou auraient dû adopter face aux colonisateurs anglais : devant un adversaire qui serait de toute façon victorieux pour peu qu’il décide de s’emparer du pays par la force, valait-il mieux user de douceur et d’hospitalité, conservant ainsi son intégrité morale — ou s’engager dans une résistance sans espoir afin de sauver son honneur et sa dignité ? — Je suis quant à moi incapable de me prononcer à ce sujet. Dans le long terme d’ailleurs, cela n’a pas fait la moindre différence, et de l’intégrité ou de la dignité des Wurundjeri et des Gunaï, il ne reste aucune trace aujourd’hui.
« Dans la situation où ils se trouvaient au début du XIXème siècle, il fallait bien pourtant que les Aborigènes optent pour l’une ou pour l’autre attitude, ou encore adoptent successivement l’une et l’autre — à moins bien sûr qu’ils décident de s’enfuir dans les profondeurs du bush, ce qui impliquait d’abandonner leur territoire, et par là même de perdre leur âme, qui était une chose à leurs yeux plus précieuse que la vie. »
Anjea
[1]. Selon une autre hypothèse (à laquelle j’adhère personnellement), Irma aurait été, lors de sa disparition de 1940, tout comme ses deux sœurs, transférée en corps et en esprit sur la planète Énantia. Il est vrai que le manuscrit LaraDansil ne fait aucunement allusion à la présence éventuelle d’une « troisième sœur » sur l’une ou l’autre des îles de Lara ou de Béniel ; rien n’empêche cependant de supposer qu’Irma fut projetée dans quelque autre lieu de la planète Énantia.
[2]. Outre bien entendu ceux d’Hélène Smith, hélas sujets à caution.
[3]. Nous ne pouvons pas, faute de sources ethnologiques fiables, corroborer les affirmations de Merriblinte en ce qui concerne les règles de mariage qui étaient alors réellement en vigueur au sein du peuple Wurundjeri.
[4]. Leur couple se comporte alors comme s’il constituait les deux faces d’une sorte d’Hermès psychopompe féminin.
[5]. Il y a tout lieu de penser qu’il s’agit des serres du château royal de Bruxelles.
[6]. Rien n’empêche bien entendu de postuler que « Ninggalobin » n’est autre qu’une instance psychique enkystée dans l’esprit d’Irma Waybourne, et faisant bel et bien partie de sa personnalité.
[7]. Bine qu’originaire du Temps du Rêve, Nargun n’eut, il faut le noter au passage, aucune occasion de se manifester dans la vie d’Irma et Ève menèrent à Melbourne.












Vous devez être connecté pour poster un commentaire.